Né en 1947 à St Jean de la Lande d'une famille typiquement beauceronne,
le jeune Réjean Lachance a grandi dans un environnement catholique. Dès
l'âge de six ans, il s'est mis à rêver de devenir prêtre
et surtout missionnaire. Malheureusement des tests d'aptitude passés à
l'école alors qu'il avait seize ans et qu'il a échoué en
raison de sa trop grande timidité l'ont catalogué parmi les élèves
au quotient intellectuel inférieur, ce qui l'empêchait de faire de
grandes études. Il a donc dû se résigner à quitter
l'école peu de temps après et à commencer à travailler
dans une manufacture de textile pour aider financièrement ses parents.
À l'âge de 21 ans, il s'est engagé dans l'Institut Pie
X de Québec comme laïc consacré. Après avoir fait
ses vœux perpétuels, il a demandé à être envoyé
dans une mission en Colombie. Il y est resté une année complète.
À son retour, l'Institut l'a fait membre du conseil pour une période
de 4 ans. Il a poursuivi sa mission à Montréal, en aidant les
Salvadoriens qui entraient au pays à cause de la guerre. En 1986, il
est allé au Mexique pour ouvrir avec l'aide de l'ambassade du Canada,
de l'évêque et de Caritas internationale, une mission encore une
fois pour aider les Salvadoriens qui voulaient immigrer au Canada.
Toutes ces expériences de Providence ont fait grandir la foi de Réjean
Lachance qui a voulu en 1994 devenir missionnaire directement au Salvador. Laissons-le
nous parler de son expérience là-bas:« J'ai demandé
au conseil de l'Institut Pie X de ne pas m'envoyer un montant d'argent à
tous les mois car je voulais plutôt me fier sur l'Amour de Dieu qui connaît
mes besoins. J'ai loué une petite maison sans eau courante, sans électricité
et pas du tout isolée du froid. J'ai fait une petite grotte à
Marie Auxiliatrice et tous les soirs des enfants viennent y réciter une
dizaine de chapelet avec moi. Je leur ai ensuite proposé de se réunir
tous les samedis pour partager l'évangile du dimanche. Ce petit groupe
existe encore et nous nous appelons Foi et Compassion.
Nous avons décidé de construire un four pour faire des tartes,
des gâteaux et du pain que les jeunes vendent ensuite aux portes des maisons.
Nous avons aussi appris ensemble à coudre des vêtements pour tout
âge et à construire des meubles de toutes sortes. Pensez à
la joie d'un enfant lorsqu'un adulte achète le pantalon ou le meuble
qu'il a fabriqués. Ça permet à ces jeunes d'apprendre un
métier, d'aider leur famille et de faire un budget ».
Un jour, alors qu'il s'était rendu à El Soccoro pour assister
à la célébration d'une messe, le prêtre présent
lui a demandé de l'accompagner au chevet d'une vieille dame mourante.
Réjean Lachance a été si ému par cette scène
pour le moins touchante que son vieux rêve de devenir prêtre à
refait surface. Il voulait pouvoir confesser et donner la communion comme ce
prêtre venait de le faire auprès de cette dame. Il a attendu 2
ans avant d'aller en parler avec Mgr Alas, évêque de son diocèse
« Monseigneur, je veux être prêtre» a-t-il déclaré
alors, en se disant que la réponse de l'évêque serait le
reflet de la décision de Dieu. « Mon enfant, je me réjouis,
je rends grâce au Seigneur de cet appel car je lui demandais justement de futurs prêtres
», lui répondit l'évêque.
Réjean Lachance a cependant été avisé par la communauté
québécoise à laquelle il appartenait que l'on refusait
pour différentes raisons sa demande et qu'on ne lui permettait pas de
devenir prêtre au Québec. Devant ce refus, il s'est résolu
à quitter l'institut Pie X en 1999, après que Mgr Couture de Québec
l'ait relevé de ses vœux de chasteté, de pauvreté
et d'obéissance.
Heureusement pour Réjean Lachance, Mgr Alas l'a accueilli comme séminariste
au Salvador, tout en lui permettant d'aller étudier en France, à
Ars plus précisément où a vécu le célèbre
Curé d'ars, saint Jean-Marie Vianney. La lettre de demande fut acceptée
par Mgr Bagnard de France.
Réjean fit donc ses études sacerdotales de septembre 1999 jusqu'à
juin 2002. Le 3 août 2002, il a été ordonné diacre
à Citalá, département Chalatenango au El Salvador devant
une foule impressionnante qui est venu l'accompagner et rendre grâce au
Seigneur.
Le 13 septembre 2003, toujours à Citalá, Monseigneur Alas ordonnait
Réjean à la prêtrise devant environ deux milles personnes
qui se sont déplacées, parfois de très loin dans les montagnes,
pour venir célébrer ce grand évènement.
Son premier ministère fut d’être nommé vicaire dans la ville de Chalatenango. Après 17 mois de service dans cette paroisse, son évêque, Monseigneur Alas, le nomma curé de la paroisse de Citalá. Il entra officiellement en fonction le 12 février 2006. C’est dans la joie et la confiance qu’il a entrepris cette nouvelle responsabilité. Avec l’aide de Jésus et de Marie Auxiliatrice, il peut manifester davantage son rôle de bon pasteur.
Tiré en partie du livre "Prions la bonne Sainte Vierge" de M. Pierre Nadeau chez EDIMAG.
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